Identification à la mère

Publié le par Psyclanel

Période d’identification à la mère
 0 à 18 mois

L’identification est le processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci. La personnalité se constitue et se différencie par une séries d’identifications. C’est grâce a réflexe de succion que l’enfant va entrer en relation avec sa mère. C’est à partir de la réalité biologique qu’il vît que le bébé va interpréter cette réalité grâce aux éléments dont il dispose, comme il n’a pas les moyens de la saisir comme peut le faire un adulte, son vécu et sa vision des choses vont être faussé. Il va mettre en place des fantasmes. Au cours de cette première phase, la quête de l’enfant va être de rétablir la situation de contenant/contenu. Pour cela, il va essayer de contrôler sa mère qu’il identifie au corps qu’il a perdu. Le bébé va vivre au cours de cette époque 7 fantasmes qui sont les 7 fantasmes structuraux de la psychogenèse.

Le principe de plaisir.
Il régit, avec le principe de réalité, selon Freud, le fonctionnement mental. L’ensemble de l’activité psychique a pour but d’éviter le déplaisir et de procurer le plaisir. En tant que le déplaisir est lié à l’augmentation des quantités d’excitation et le plaisir à leur réduction. Le principe de plaisir est un principe économique.

1° fantasme        Fantasme d’absorption ou Narcissisme primaire

Le fantasme de scénario imaginaire où le sujet est présent et qui figure de façon plus ou moins déformée par les processus défensifs, l’accomplissement d’un désir et en dernier ressort un désir inconscient. pour compenser l’angoisse de dissociation, le bébé va développer une sorte de fantasme, celui d’absorber le sein. Cet élément spontané constitue sa première pulsion dite partielle en tant que désir de succion. C’est la pulsion orale constituée par le réflexe de téter. C’est la découverte de la libido orale.
Cette organisation libidinale s’étend de la naissance au sevrage. La zone érogène étant la bouche.
Le narcissisme primaire est donc la reconstitution du contenant-contenu grâce à la succion et ce processus entraînera chez l’enfant une sensation de plaisir. (être plein)
Dans ce processus, on parle de choix d’objet anaclitique ou d’étayage, c’est à dire que la pulsion libidinale, déjà pulsion sexuelle, s’appuie sur la pulsion d’auto-conservation, l’alimentation. C’est une sorte de confusion qui fait partie du développement psychosexuel. L’enfant pour combler cette angoisse de dissociation peut compenser par le sein hallucinatoire, pouce, sucette, et plus tard, boulimie etc... Mais il faut savoir que le sein hallucinatoire ne comble pas la faim. La tétine devient indispensable et entretient l’angoisse. Il sera dangereux pour un inconscient de nier le sein réel au profit du sein hallucinatoire. Ce processus pouvant entraîner à l’âge adulte des pathologies graves de type alcoolisme, drogue etc... Les fixations au stade oral possibles sont; les suceurs de pouce tardifs, les orateurs, les chanteurs, les fumeurs, les bonnes fourchettes, les caractères égoïstes. L’objet d’amour élu devant tenir le rôle nourricier quelque soit le sexe.


2° fantasme        Fantasme d’envahissement

C’est la métamorphose bonne mère/ mauvaise mère.
L’envahissement par le mauvais sein, l’enfant entretient le fantasme d’absorption afin de retrouver l’état de fusion contenant/contenu. Il introjecte l’objet.
L’introjection est le processus analytique selon lequel le sujet fait passer sur un mode fantasmatique du «dehors» au «dedans» des objets et des qualités inhérents à ces objets. (Ferenczi).
En réalité, lorsque l’enfant aura tété, la boule de lait va provoquer en lui une tension abdominale douloureuse qu’il va devoir éliminer. Il va alors se vivre comme un contenant vide. De plus, il fantasme que ce qu’il a absorbé est «maman» (Mélanie Klein); c’est le clivage du sein. Le bon sein et le mauvais sein, celui-ci le persécute à l’intérieur de lui-même. La faim provoque en lui, une impression de contenant vide, la mère est alors perçue comme mauvais objet. Dans l’existence de chaque individu, cette ambivalence va se reproduire constamment. Ainsi nous pensons que les êtres sont bons ou mauvais. Le terme d’ambivalence est empreinté par Freud à Breuer. L’ambivalence est la présence simultanée de la relation à un même objet de tendances, d’attitudes et de sentiments opposés. (l’amour/la haine.)
Au stade oral, Freud allie le terme d’incorporation qui es tle processus par lequel un sujet fait pénétrer et garde un objet à l’intérieur de son corps. Pour Carl Abraham, l’incorporation prend le sens d’une destruction de l’objet. Deuxième stade oral pour lui, appelé stade sadique oral marqué par l’apparition des dents et de l’activité de morsure.


3° fantasme;        Fantasme de projection-contrôle.

1)- Projection; A ce stade, l’enfant souffre sur le vide du deuxième fantasme. Les fantasme s’appuient sur quelque chose de physiologique, de réel, ainsi la succion et l’absorption correspondent-elles à la bonne mère et la faim, à la mauvaise mère. S’il existe un côté fantasmatique, il existe un côté réel. La défécation est un aspect physiologique. Le schéma classique étant faim-absorption-digestion-élimination. La défécation est donc la projection réelle de quelque chose d’absorber, soit le lait, ou fantasmatiquement pour le bébé, le sein maternel.
A ce stade, l’inconscient ressent le mécanisme de la projection. La projection étant l’opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, des sentiments, des qualités, des désirs, voir des objets qu’il méconnaît ou refuse en lui. Il s’agit là d’une défense Il faut ajouter au processus projectif, un mécanisme de destruction, ainsi quand l’enfant avale, il absorbe un aliment qui va être détruit par le processus physiologique. Il y a alors, mise en place de l’agressivité, processus qui sera d’ailleurs nécessaire dans la vie (combativité), mais va engendrer de fait la naissance de la culpabilité, puisque l’enfant fantasme qu’il a absorbé le sein. Pour Freud, c’est le stade sadique anal dont la particularité est l’opposition rétention/expulsion.

2)- Contrôle; A ce stade, le contrôle des sphincters est perçu même si l’enfant n’en a pas le contrôle. Le fantasme va s’emparer de ce processus, l’enfant va fantasmer à nouveau qu’il est tout puissant et qu’il peut contrôler autrui. L’enfant veut en permanence que l’objet soit à sa disposition. Il met en place des tentatives pour récupérer l’objet, c’est un processus projectif. Ainsi l’inconscient va-t’il contrôler la mère par des cris, des caprices, c’est une demande. Le processus d’agressivité est mis en place fantasmatiquement par l’enfant. Je contrôle, j’échoue, je détruis. Il s’agit là cependant d’étapes nécessaires, car le contrôle est une énergie qui, sublimée, se transforme en combativité; toute agressivité est anale. Ainsi, après la découverte de la libido orale par le principe de la succion, il y a découverte de la libido anale par la défécation. Au stade anal se rapporte la formation de caractères consciencieux, besogneux et sobres qui éprouvent du plaisir à se conformer aux exigences. Chez les autres se trouvent les boudeurs, les entêtés, les malpropres et à l’inverse, les obsessionnels de l’ordre. Les peintres, matéralistes, les affairistes ont une fixation anale. Le possessif et l’avare illustre ce stade, l’argent représentant les matières fé»cales pour l’inconscient. L’anal va retenir ou donner, il est bourreau ou victime, le respect de la hiérarchie est important pour lui.

4° fantasme        Fantasme d’engloutissement  

Avant l’âge de 7/8 ans, le bébé est incapable d’une représentation abstraite, ainsi quand la mère disparaît de la pièce, il vit ce départ comme une perte de son moi. Ce processus laisse une trace psychique ou mnésique. Toute perte deviendra pénible à vie même quand il s’agira d’objet. Ce processus va être proportionnel à l’histoire de chacun. A ce stade, on rencontre beaucoup de décès d’enfant car il s’agit d’une étape dépressive. Je tête pour récupérer mon moi mais maman part avec mon moi. Cette fixation peut avoir une résonance lors d’une interruption volontaire de grossesse ou involontaire qui constitue fantasmatiquement un retour en amont de la naissance et une perte du moi au niveau inconscient. Il y a donc résonance avec la perte. Ainsi dans la pathologie de deuil, une personne qui perd un être cher peut tomber soudainement malade. L’inconscient mettant en place alors un désinvestissement de la vie à type de dépression. Il y a confusion puisque le deuil est assimilé là encore à un engloutissement du moi. L’enfant fantasme donc à ce stade que son moi englouti par maman devient inefficace d’autant qu’ayant perdu son moi en elle, il ne peut plus contrôler la mère, il se vit donc maintenant commen un contenant ayant perdu son contenu. Spitz a développé deux formes de dépression chez l’enfant, l’hospitalisme qui distingue l’ensemble des perturbations somatiques et psychiques provoquées par un séjour prolongé dans une institution hospitalière où il est complètement privé de sa mère dans les dix-huit premiers mois de sa vie. Il y a donc dans ce cas, carence affective totale. Les conséquences de l’hospitalisme sont durables, voire irréversibles, ce qui les différencie de la dépression anaclitique qui, elle, est consécutive à une privation affective partielle, alors que l’enfant avait bénéficié jusque là d’une relation normale avec sa mère. Cette forme de dépression cesse une fois la mère retrouvée.
Cleptomanie, collectionneur; désir de retrouver l’objet perdu.


5° fantasme        Fantasme d’autodestruction.

Stade de régression pour retrouver l’état de contenant/contenu, pour revenir en amont du traumatisme de la naissance. Le processus régressif étant toujours et quoi qu’il en soit introjectif (en oralité). L’introjection est le processus par lequel le sujet intègre à son moi tout ce qui le «satisfait» dans le monde extérieur. Le raisonnement fantasmatique de l’enfant à ce stade est le suivant: «Je suis maman car j’ai dans mon corps mon moi puisque maman avait mon moi dans son corps.» Il s’agit donc d’une perte de contact avec la réalité. Ce processus autodestructif étant la composante de deux fixations;
1)- en phase maniaco-dépressive (phase régressive quaternaire)
2)- en stade hallucinatoire (entre narcissisme primaire et secondaire)

L’enfant fantasme avoir eu une bonne et mauvaise mère, ainsi selon l’attitude autodestructive, le suicidaire fantasme pouvoir abîmer la mauvaise mère, je récupère ainsi mon moi englouti en elle, mais je deviens alors la mauvaise mère, contrôlant ma mère (la tuant). Je me prends donc pour maman que j’abîme. Il va donc y avoir une réactualisation du processus inconscient de culpabilité qui va entraîner un état dépressif avec processus d’autodestruction restitué libidinalement en mécanisme hallucinatoire. L’enfan tpeut alors refuser de voir sa mère, état dépressif que l’on retrouve chez l’autiste et le schizoïde. Il y a donc jouissance à éliminer le désir du sein réel, mais cette réaction structurale met en place, selon Freud, le besoin inconscient de punition. On peut dire que la stratégie de l’enfant est celle-ci: «Je récupère mon moi qui va persécuter mon corps que je ne vis plus comme étant mon corps.» L’enfant de toute façon vise la destruction de l’image de la mère, objet retenu mauvais.

6° fantasme        Fantasme de translation;    La découverte de la distance.

La découverte de la distance est possible grâce au principe de réalité, principe qui va me prouver qu’en faisant ça, je m’abîme. L’inconscient sort du masochisme. Le masochisme est une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation subie par le sujet. Freud étend cette notion de masochisme au delà de la perversion en parlant notamment de masochisme moral dans lequel le sujet, en raison de sa culpabilité inconsciente, recherche la position de victime sans qu’un plaisir sexuel soit directement impliqué. A ce stade, il s’agit donc d’une prise de conscience par rapport à la distanciation puisque jusqu’à maintenant, il y avait confusion donc incompréhension. L’enfant réalise maintenant que c’est lui la victime. Il sort à cette période du stade hallucinatoire, c’est la translation. Il existe cependant une impression de désillusion puisue le principe de réalité prouve à l’enfant qu’il y a lui et maman. Jusqu’à présent le référent était la mère incontrôlable et incontrôlée mais c’est parce que la mère est apparue comme telle qu’elle a permis l’émergence de la distance.

7° fantasme        Stade du miroir de Jacques Lacan.

C’est l’acceptation du principe de réalité au stade de l’identification qui constitue le principe de guérison. Le principe de réalité formant couple avec le principe de plaisir qu’il modifie: dans la mesure où il réussit à s’imposer comme principe régulateur, la recherche de la satisfaction ne s’effectue plus par les voies les plus conscientes mais elle empreinte des détours et ajourne ses résultats en fonction des conditions imposées par le monde extérieur. Maintenant, il y a donc moi et maman. L’enfant est individué à ce stade. Jung parle d’individuation. L’enfant sort de la symbiose et va pouvoir apprendre en s’identifiant à sa mère. Ce stade est donc le palier où l’enfant à la perception de son moi grâce à l’identification à la mère et étant identique à la ère, il n’y a plus de lutte narcissique pour absorber l’objet ou se projeter dans la mère. L’inconscient reconnaît ainsi la distance qu’il accepte. De ce processus, il peut considérer deux axes:
Je regarde
Je mime puis je ferai comme maman que je sois fille ou garçon indépendamment de la mère.
On retrouve ce processus d’identification à l’âge adulte dans la vie professionnelle.

Publié dans La Psychogenése

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A
Cet article est une pure copie des cours de psychanalyse donnés par la Fédération Freudienne de Psychanalyse représenté par M. Gérard pour l'institut de Bordeaux. Aucun mérite !!!!!
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A
Qui sont eux même une pure copie des cours volés à l'IFPA